Bilan : Septembre 2016

bilan-septembre

Salut salut !

Comment ça va, vous ? Depuis le temps… J’espère que votre rentrée littéraire, scolaire, active et/ou familiale s’est faite dans la joie et la bonne humeur !

Je profite de ce dernier jour d’un mois de septembre qui a été un poil trop riche en émotions contradictoires pour vous expliquer un peu tout ce qui s’est passé depuis la fin du mois d’août et les raisons pour lesquelles vous n’avez plus entendu parler de moi depuis mon dernier « C’est lundi », il y a… un mois et demi…

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Top Ten Tuesday : 10 livres à la couverture bleue

icône top ten tuesday

Rendez-vous hebdomadaire créé par The Broke and the Bookish, l’édition française du Top Ten Tuesday est désormais gérée par Frogzine. Chaque semaine, un thème commun est défini et chaque participant propose une liste de 10 livres pour l’illustrer.

 

Cette semaine, l’intitulé du thème était « 10 livres à la couverture bleue que vous avez lus ou aimeriez lire ». Je me suis limitée à ceux que j’ai lu, parce qu’il y en a déjà un paquet ! Au début, je n’en avais que 2 ou 3 en tête, mais en fouillant dans ma bibliothèque sur Livraddict, surprise, surprise… J’en ai trouvé 31 !! Dur dur, de choisir…

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Dorian Gray musical au Vingtième Théâtre

Certains d’entre vous qui prennent le métro quotidiennement ont pu croiser cette petite affiche dans certaines stations :

(Désolée pour la taille, je n’ai pas trouvé plus grand !)

Décidément, le moins qu’on puisse dire, c’est que Dorian Gray revient à la mode. Après le film de 2009 avec Ben Barnes…  Je ne vais pas vous faire l’affront de résumer l’histoire de Dorian Gray, je me contenterai d’une synthèse globale (et si vous ne connaissez pas, précipitez-vous dans la librairie la plus proche ! Bande d’incultes !) : Dorian Gray est un beau jeune homme dont son ami peintre a fait un magnifique portrait. Torturé sous l’influence d’un Lord cynique, il fait le voeu de rester jeune à l’image de son portrait, tandis que celui-ci vieillirait à sa place.

A propos, donc, de cette pièce. Première surprise : c’est un spectacle musical. Deuxième élément intrigant : le comédien principal, Gregory Benchenafi, a été nominé aux Molières 2011 dans la catégorie jeune talent masculin pour son rôle titre dans la pièce musicale Mike, laisse-nous t’aimer. Au début, j’avoue être partie avec une petite appréhension. Pièce musicale… Chansons… Comment faire des chansons qui cadrent avec l’ambiance de l’aristocratie londonienne décadente ? 

Je vous passe l’épopée pour arriver jusqu’au Vingtième Théâtre. Non seulement j’étais en retard, en plus j’avais trois changements… pour couronner le tout, les métros étaient bondés et j’ai trouvé le moyen de rater la station pour mon changement ! Comment arriver à un rendez-vous détendue et l’esprit tranquille, vous savez…. Bref, nous sommes bien entrés (on était huit quand même) et installés, et la pièce a pu commencer.

L’interprétation présentée dans la pièce est intéressante. Dans l’esprit gothique du film, mais dans l’esprit d’écriture du livre, très noire, avec des costumes très historiques, et très cynique en même temps. Pour ce qui est de la musique, elle est très simple : piano, flûte traversière et voix, avec Gregory Benchenafi et la seule femme de la troupe qui ont des voix magnifiques, ça passe plutôt bien. Tout ce qui m’a dérangée, ce sont certaines paroles. En fait, on sent que la volonté n’est pas de faire de la chanson de variété à la Broadway, mais de conserver l’esprit littéraire du texte dans les paroles. Ca passe très bien dans certaines chansons… plus difficilement dans d’autres. Disons que par moments, les paroles coincent un peu par rapport aux répliques et au déroulement des évènements. Mais sinon, sans être transcendantes, une fois qu’on s’y est un peu habitué (nous autres français avec le genre musical au théâtre… on a toujours du mal à s’y mettre), elles participent plutôt bien à l’ambiance de la pièce. Ajouter de la musique aux dialogues était un pari à tenir, c’est quand même la touche d’originalité qui fait le plus de la pièce.

Au niveau narratif, la trame est plus proche de celle du livre que le scénario du film de 2009 (celui avec le magnifique, merveilleux, parfait Ben Barnes), avec toujours quelques libertés dans le déroulement des évènements. Ce qui peut se comprendre : il faut adapter 300 pages à deux heures de spectacle, et à cinq comédiens. Certains fans qui m’accompagnaient ont déploré la mort d’un personnage (je ne dirais pas lequel, limitons les spoilers, même si je doute que ça serve à grand chose), évènement de réécriture pure de l’histoire originale, totalement absent du film (enfin, le film est quand même largement réinterprété du début à la fin, donc ça ne compte pas). J’ai quand même trouvé que le fil de l’action se tenait.

De très beaux costumes sur le dos des acteurs. Sans rire, quoi. On n’a pas la classe en Dorian Gray si on n’a pas le costume à l’anglaise ! (enfin, je dis ça je ne dis rien, mais Gregory Benchenafi sans rien sur le dos, les filles du groupe n’ont pas dit non !) Les décors en revanche sont très limités, mais comme c’est suffisant pour comprendre le fil de l’action et différencier les lieux des scènes… ça ne m’a pas choquée, quelques accessoires bien placés avec des lumières adaptées, c’est efficace pour faire comprendre au spectateur où se déroule la scène.

Pour ce qui est des comédiens, personnellement, je n’ai rien à redire. La demoiselle du groupe est très convaincante dans les trois rôles qu’elle endosse (et puis, quelle voix !), Dorian est très bien, son jeu est simple mais très communicatif (et je dois dire que la ressemblance entre Gregory Benchenafi et Ben Barnes est, comment dire… troublante). Henry, toujours constant dans sa grandiloquence. Basil a mis un peu de temps à démarrer, par contre, dans la toute première scène, on avait l’impression que le comédien avait du mal à mesurer ses répliques… Ce qui n’empêche pas qu’il jouait son rôle avec naturel (dixit un des amis présents).

J’ai déjà parlé des paroles des chansons, et malgré tous les éloges que j’ai pu faire sur la pièce, il y a quand même deux partis-pris qui m’ont chiffonnée :

  • j’ai beaucoup apprécié le fait que l’ambiance, disons, ambigue entre tous les personnages masculins soit mise en évidence (j’ai trouvé que ça manquait pas mal dans le film, et que du coup, l’histoire entre Basil et Dorian arrivait de façon très brutale), mais… le passage de la déclaration de Basil à Dorian était en décalage avec le reste de la pièce au niveau de son écriture, c’était très bizarre.
  • J’ai été un peu déçue que l’évolution du personnage de Dorian ne soit pas davantage mise en avant. Je veux dire, on voit très bien de quelle façon Henry lui remplit le crâne, mais je l’ai trouvé déjà très sombre dans la toute première scène par rapport à son innocence et sa pureté dans l’incipit de l’histoire originale. J’ai moins vu le glissement vers la perversion que dans le livre et le film. Après, je suis presque la seule à avoir eu cette gêne, donc… je ne sais pas si c’est moi qui ai une interprétation étrange du roman, ce serait fort possible !

Ne vous méprenez pas : je ne critique pas pour le plaisir de piétiner le travail qui a été fourni par la petite troupe. J’ai passé une excellente soirée, j’ai beaucoup apprécié le spectacle qui nous a été présentés, et franchement, le côté musical était une carte à abattre qui a eu son effet en ce qui me concerne. J’ai admiré l’audace avec laquelle la pièce a été interprétée et réécrite, ainsi que la façon dont la mise en scène a été construite. Avec une oeuvre aussi ouverte à l’interprétation, c’est normal que la mienne diffère de celle du metteur en scène…

Voilà, un long article avec beaucoup de blablas, tout ça pour dire : allez jeter un oeil si vous avez l’occasion (euh, mais quand même, faites vite, vous n’avez plus que jusqu’au trente octobre), c’est une création qui vaut vraiment la peine qu’on s’y intéresse et qu’on réflechisse dessus. Ca m’a d’ailleurs surprise que la salle ne soit pas plus remplie ! Enfin, vous me direz à 21h30 en semaine… ça peut se comprendre.