Nouvelle animation, nouveaux albums : nouvelles idées… 🙂
Sortilèges / Emily Gravett. – Kaléidoscope, 2008
Un bel album paru chez Kaléidoscope que nous avons raconté à des enfants de moyenne section de maternelle dans le cadre d’un cycle d’animations autour des personnages de contes. Nous avions parlé du loup et des personnages de la forêt lors de notre premier passage dans l’école, et pour cette seconde séance il était question de sorcières… et de sortilèges. Alors, c’est vrai que dans les contes, les sorcières adorent transformer les princes charmants en crapauds, histoire de ruiner leur beauté, leur classe, leur fierté… et toutes leurs chances d’épouser la princesse du coin. Leur seul moyen de se sortir de ce piège, c’est de convaincre une princesse de les embrasser… Un peu dur, quand on est vert et plein de pustules !
Le crapaud de Sortilèges, lui, l’a bien compris. C’est un crapaud authentique, mais rêveur, dont l’ambition est de pouvoir embrasser un jour sa propre princesse… Quand il trouve ce livre de sorts déchiré, il est bien déçu de voir qu’il ne parle ni d’amour ni d’aventures : « Ce n’était qu’un vieux livre de sortilèges, et il n’était qu’un petit crapaud vert », conte Emily Gravett. Et puis, le petit crapaud met la main sur un « Sortilège pour devenir Prince Charmant ». Voilà qui fait bien son affaire ! Il tente donc de reconstituer le fameux sort à partir des pages déchirées…
Extrait de Sortilèges, d’Emily Gravett (Image : Fnac.com)
Pas évident de trouver la bonne formule à partir de tous ces morceaux !
Ensuite, les pages se découpent en deux horizontalement. Sur la page de gauche, la formule testée et sur la page de droite, l’animal (ou le morceau d’animal) qui lui correspond. Emily Gravett simule ainsi un pêle-mêle où le pauvre petit crapaud se fait tour à tour lapin, oiseau, triton, serpent, « cr-epent », « l-iseau », « s-iton »…
Extrait de Sortilèges, d’Emily Gravett (Image : Fnac.com)
Jusqu’au moment où, enfin, le voilà devenu prince ! Nu comme un ver, mais très charmant, le voilà enfin prêt à embrasser la princesse de ses rêves ! Malheureusement, tout sortilège a une contrepartie… Emily Gravett conclut avec son humour bien à elle cette expérience de lecture interactive.
Quatrième de couverture de Sortilèges, d’Emily Gravett (Image : Gibertjoseph.com)
Pour lire cet album de façon collective sans frustrer les enfants qui ne pourraient pas le manipuler, nous avons décidé de l’accompagner de sons et de gestes afin que sa lecture reste ludique pour notre public. Nous avons donc utilisé un crapaud en bois pour ponctuer les premières pages puis nous avons transformé les formules magiques en jeu de geste, en faisant répéter la formule aux enfants… avant de leur montrer l’étrange résultat de leur incantation.
Cette petite percussion simule très bien le coassement du crapaud… Et incarne le personnage principal de l’album pour les enfants.
Succès garanti, mais pour produire complètement son effet, l’album nécessite aussi d’être manipulé par les enfants individuellement. Ils prendront beaucoup de plaisir à jouer à leur tour aux apprentis sorciers !
Emily Gravett fait toujours des albums drôles, dans lesquels elle joue avec les matières et le volume du livre. Elle aménage autour de ses histoires des moments de jeu dont sont friands petits et grands…
Le loup ne nous mangera pas ! / Emily Gravett. – Kaléidoscope, 2010
Les loups / Emily Gravett. – Kaléidoscope, 2005
Le grand livre des peurs / Emily Gravett. – Kaléidoscope, 2007
Avant de conclure par cet album, nous avions également présenté…
Il était plusieurs fois / Emmanuelle Bastien. – L’atelier du poisson soluble, 2014
Et pourquoi ? / Michaël Van Zeveren. – L’école des loisirs, 2007 (Pastel)
Crocs / Terkel Risbjerg. – Thierry Magnier, 2014 (collection Tête de Lard)
Cornebidouille / Magali Bonniol et Pierre Bertrand. – L’école des loisirs, 2003
Les deux petits monstres / Michaël Escoffier et Gwendal Blondelle. – Kaléidoscope, 2011