C’est lundi ! Que lisez-vous ? (12)

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C’est lundi que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? par One Person’s Journey Through a World of Books. C’est aujourd’hui Galleane qui centralise le rendez-vous. Pour participer, il faut répondre à 3 questions : qu’a-t-on lu la semaine passée ? Qu’est-on en train de lire ? Que va-t-on lire ensuite ?

Oups ! C’est lundi et je me rends compte que ça fait deux semaines que j’ai laissé passer ce rendez-vous… Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir enchaîné les lectures depuis mon retour !

Donc c’est lundi, et c’est l’occasion de faire le point sur tous les livres dont j’aurais dû vous parler ces deux dernières semaines (mea culpa…). Avec un grand soleil et un bon thé, je suis d’humeur à vous raconter ma vie, alors c’est parti !

Et vous, qu’avez-vous lu ces derniers temps ?

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Bilan : Juillet 2016

Bilan Juillet 2016

Salut la blogo !

Me voilà de retour de vacances et fin prête pour faire mon bilan du mois de Juillet avec vous. Ces deux semaines de camping outre-mer m’ont permis de lire beaucoup et je n’ai pas pu résister à l’appel du « bookstore »… Résultats : beaucoup (trop ?) de nouveaux venus dans ma PAL (et pendant ce temps ma pile d’emprunts à la bibliothèque n’a pas réduit), la redécouverte du plaisir de lire en VO, et la soif d’en lire encore plus maintenant que je suis rentrée !

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La Fabrique de Doute de Paolo Bacigalupi

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La Fabrique de doute / Paolo Bacigalupi. – Au Diable Vauvert (Young adult), 2015. (Titre original : The Doubt Factory)

La grande fan du formidable Paolo Bacigalupi que je suis ne pouvais pas passer à côté de son nouveau roman Young Adult. Paru aux éditions du Diable Vauvert en fin d’année 2015, La Fabrique de doute est un thriller palpitant et politique, un page-turner engagé qui interroge notre rapport à la société de consommation.

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Les 10 livres que vous ne possédez pas (encore) mais que vous mourez d’envie de lire

« Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.

Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog d’Iani. « 

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1. Le sixième tome du Trône de fer (George R. R. Martin)

Actuellement en cours d’écriture, il n’est pas prêt de sortir. George R. R. Martin a déclaré sur France Inter qu’il n’aimait pas se presser pour écrire, qu’il préférait prendre son temps pour faire quelque chose qui fasse réellement vibrer ses lecteurs… D’où les rumeurs alarmistes  : « Et si Martin meurt avant d’avoir terminé ??? Qu’est-ce qu’on va devenir ??? ».
Ca fait bien rire l’auteur qui s’estime en bonne santé pour son âge.
Enfin, il ne nous reste plus qu’à prendre notre mal en patience pour mieux savourer ensuite…

2. Edencity, tome 4 / N. M. Zimmerman

Cette série de N. M. Zimmerman a connu le destin tragique des séries abandonnées en cours de publication. Parue avant le regain d’intérêt du public pour le paranormal/SF gothique (urban fantasy), de la plume d’un auteur alors inconnu en France… J’ai dévoré les trois premiers tomes avec avidité, mais malheureusement, il n’y aura apparemment pas de suite…

Aujourd’hui, le genre centralise à nouveau l’intérêt du public, et N. M. Zimmerman sort une autre série (au Seuil cette fois, après ses déboires chez Milan) dont l’action se déroule dans le même univers qu’Eden City mais dont le personnage principal est différent. Il est dans la prochaine commande en romans jeunesse de ma médiathèque, j’ai tellement hâte de l’avoir entre les mains !

3. Les larmes de Gaïa / Nathalie Le Gendre

J’ai déjà lu ce roman, mais j’avais très envie de le relire. Or il est introuvable dans toutes les bibliothèques (normal, étant donné qu’il a déjà un certain âge). Je pense qu’on doit pouvoir encore le trouver d’occasion sur Amazon… J’avais lu cette histoire dans le cadre d’un club de lecture quand j’étais en troisième. Ca date ! Avant Twilight, avant Hunger Games, avant tous les gros succès de la contre-utopie ! (mais après Harry Potter et Ewilan quand même, n’exagérons rien). Sur fond de SF, le roman tisse une histoire d’amour entre deux personnages que tout oppose, et qui vont ensemble se battre pour échapper au système en place et à leurs vies toutes tracées. C’était une très jolie histoire, et après avoir lu Mystic City (qui m’a beaucoup déçue je dois dire…) j’étais curieuse de le relire avec un regard d’adulte…

4. L’intégrale de la Quête d’Ewilan (Pierre Bottero)

Parue chez Rageot, elle me fait de l’oeil depuis quelques années. C’est vrai, techniquement, j’ai déjà lu Ewilan, mais je ne possède aucun des tomes dans ma bibliothèque. Le festival de Montreuil se déroulera à la fin de l’année, et il est possible que je craque à ce moment-là… Parce que c’est un crime d’aimer autant Bottero sans avoir ses livres dans ma bibliothèque.

5. La passe-miroirs, tome 2 / Christelle Dabos

J’ai tellement adoré le tome 1 ! J’ai eu l’impression de retrouver l’émerveillement que j’avais ressenti en lisant Harry Potter… Ce livre est magique, et à l’instar des fans qu’il a déjà conquis, je trépigne en attendant le second tome.

6. Le prochain Paolo Bacigalupi

Pas encore annoncé en France. Mais après avoir passé une matinée à écouter l’auteur en parler avec tant d’enthousiasme, c’est sûr qu’il fait déjà envie. Vivement qu’il sorte !

7. Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, tome 3 / Rafaël Albert

Une série qui a eu relativement peu de presse mais très prometteuse, dont j’ai adoré les premiers tomes. Je viens d’ailleurs de me rendre compte que le tome 3 est sorti. Ca tombe bien, je passe devant chez mon libraire demain !

8. Les secrets de Fantômette

Un livre en grand format sur l’aventurière masquée née sous la plume de Georges Chaulet qui a bercé mes années de primaire. Paru à l’occasion des 50 ans du personnages et un peu avant le décès de ce grand monsieur (sigh…), il fait partie de ma liste des choses à acheter (potentiellement) au Salon de Montreuil de cette année.

(Si je continue comme ça, il va falloir que j’emmène une valise avec moi…)

9. Lost Angel, l’un des premiers artbooks de Kaori Yuki

Un jour, je l’achèterai, c’est sûr ! Le truc, c’est que les artbooks qu’on trouve en convention manga ou chez les libraires spécialisés coûtent vite cher, et celui-ci en particulier a déjà une bonne quinzaine d’années (…. mon dieu je suis vieille…), il n’est donc pas fréquent de le trouver sur le marché. Heureusement, Internet est mon ami…

10. Ikebukuro West Gate Park, tome 3 / Ishida Ira

J’ai déjà fait un article sur IWGP (à lire ici). C’est une série de romans policiers sous forme de petites chroniques de la vie d’un quartier. J’ai vu que Philippe Picquier avait fini par sortir le tome 3… Alors vivement qu’il rejoigne les rayons de ma bibliothèque !

Paolo Bacigalupi, un auteur à découvrir [Festival America]

Salut à tous !

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ce week-end a lieu le festival America à Vincennes. Si vous avez déclaré forfait pour aujourd’hui, tout n’est pas perdu, vous pourrez en profiter encore demain.

Bandeau de l’édition 2014 du Festival

Le festival America, c’est un festival qui se déroule chaque année dans la ville de Vincennes. Il est l’occasion d’un salon du livre, de plusieurs évènements de type conférences, ateliers d’écriture et même joutes de traduction, et surtout, de rencontres avec des auteurs et des libraires. Comme son nom l’indique, le festival America a pour objet la littérature d’Amérique du Nord (USA mais aussi Canada y sont donc très représentés). C’est l’occasion pour nous, petits français très éloignés de cette culture que nous connaissons malgré tout très bien, de rencontrer des auteurs américains et / ou canadiens qui font peu d’apparitions en France. Il y a également des auteurs français qui figurent sur la liste des auteurs présents : Fabrice Colin anime une conférence, Danny Laferrière (membre de l’Académie Française mais haïtien et canadien),…

Le festival organise notamment des petits déjeuners avec des auteurs afin de créer des moments de rencontres privilégiés et informels entre les auteurs et un nombre limité de lecteurs (n’importe qui peut s’inscire, mais les places sont limitées à 5 ou 6 je pense). Sur la liste des petits-déjeuners organisés figurait un auteur que j’ai découvert il y a peu, mais dont le livre m’avait beaucoup plu : Paolo Bacigalupi.

Paolo Bacigalupi

Il est édité au Diable Vauvert en France, et c’est un auteur de science-fiction qui a reçu de nombreux prix pour son roman La fille automate (Prix Hugo, prix Locus en 2010, Grand prix de l’imaginaire en 2013) et un autre (prix Locus 2011) pour Ferrailleurs des mers, le roman dont je vais vous parler ici.

Nous étions sept autour de la table dans le café : Paolo Bacigalupi, sa traductrice Sara Doke et 5 lecteurs. L’échange devait durer une heure, de dix heures à onze heures mais s’est prolongé jusqu’à un peu plus de onze heures et demie en raison des nombreuses questions qui nous restaient à poser. Il nous a beaucoup parlé des problématiques autour desquelles s’articulent ses romans, de ses lectures actuelles et de ses lectures de jeune lecteur, des recherches linguistiques qu’il a effectuées pour son dernier roman The Water Knife (à paraître), de l’importance qu’il accorde aux métiers de la médiation (bibliothécaires, libraires et professeurs qui ont pour lui un rôle social essentiel dans la construction des individus de par la diversité des idées dont ils sont les ambassadeurs). Il a parlé de son envie de déménager en Oregon (justement parce que les habitants de sa ville du Colorado ont refusé de contribuer financièrement à la vie de la bibliothèque locale), du mépris qui se manifeste chez certains auteurs quand il leur annonce qu’il écrit des romans de SF et / ou des romans pour la jeunesse alors qu’il attache une grande importance à transmettre à ses lecteurs le goût de lire. Suite à une question sur l’univers de La fille automate, il s’est exprimé aussi sur le rôle essentiel de la science-fiction (en tout cas celle qu’il cherche à écrire) dans la compréhension des problématiques contemporaines (celle qui lui tient à coeur dans La fille automate et dans Ferrailleurs des Mers, c’est celle des dangers vers lesquels notre société contemporaine nous entraîne en courant après le profit à tout prix). Il a également dit une chose qui m’a marquée sur ses personnages. Il a souligné le fait que, dans la littérature pour les jeunes telle qu’elle se développe aujourd’hui, on trouve énormément de héros « élus », « choisis » qui sont spéciaux parce que tel est leur destin. Il essaie, pour sa part, d’aller à l’encontre de cette idée en faisant de ses personnages non « les meilleurs », mais « ceux qui apprennent le mieux » (en anglais « not the best, but the one who learns best », eh oui, ça sonne mieux en VO), des personnages malmenés par la vie mais intelligents qui savent saisir toutes les occasions d’apprendre, et qui ainsi changent le cours de leur vie par eux-mêmes, et non par la façon dont ils sont considérés par les autres. Il nous a interrogés sur nos références également, curieux de savoir quelles étaient les littératures qui nous avaient touchés, et très déçu d’apprendre que les romans de Pierre Bottero (dont nous lui avons parlé avec force enthousiasme) n’ont pas été traduits à ce jour en anglais (même si ça lui a mis du baume au coeur de savoir qu’il pouvait peut-être trouver ceux d’Erik L’Homme).

A partir de ce que nous nous sommes dits ce matin, je pense que vous pouvez déjà cerner un peu le personnage, et avoir une idée de son univers. Je pense qu’il y aurait aussi des tas de choses à dire sur La fille automate, mais je ne l’ai malheureusement pas lu, il va donc falloir vous contenter de Ferrailleurs des mers pour vous faire une idée de la raison pour laquelle son univers m’intéresse autant.

Couverture de Ferrailleurs des mers (éditions Au Diable Vauvert, 2013)

C’est une collègue qui m’a conseillé ce roman lors de notre comité de lecture de janvier en soulignant le fait que les bons romans d’aventures se font rare aujourd’hui (car l’aventure est un genre à part entière qui est relativement peu représenté dans la production littéraire pour jeunes adultes et grands ados d’aujourd’hui, on a tendance à lui préférer les fresques politiques d’Hunger Games, voire les mises en scène de la psychologie de l’ado qui devient adulte de Twilight, ou encore les tranches de vie autentiques et poignantes, parfois simplement drôles, de collections comme DoAdo au Rouergue ou eXprim’ chez Sarbacane).

Moi qui aimait tant Bobby Pendragon (D.J. MacHale, série en 10 tomes), Tom Cox (Franck Krebs, série en 8 tomes) et les romans du génial Kenneth Oppel, ce fut un plaisir de retrouver dans Ferrailleurs des mers le plaisir de l’aventure initiatique et engagée.

Ferrailleurs des mers raconte l’histoire d’un jeune homme nommé Nailer qui vit sur une côte américaine du futur. Dans ce monde où les réserves de pétrole se sont épuisées et où les éléments se déchaînent, les principales sources de richesse pour les travailleurs du milieu de Nailer sont le cuivre, le métal, la ferraille que des équipes d’ouvriers et ouvrières vont récupérer dans et sur les carcasses des bateaux échoués. Les perspectives d’avenir de Nailer et des membres de son équipe ne sont pas très réjouissantes. Tant qu’ils sont suffisamment petits et menus pour se glisser dans les conduites à la recherche des fils de cuivre, ils ont leur utilité dans l’équipe. Mais une fois adultes, seuls les plus costauds d’entre eux pourront recycler leurs compétences en démantelant la structure des navires. Piégés par son physique peu imposant et terrifié par un père alcoolique, Nailer rêve d’échapper à la vie de labeur qui l’attend. Et voilà qu’un jour, un voilier dernier cri s’échoue sur un coin du rivage. L’opportunité pour Nailer de devenir riche ! Ou peut-être pas…

En racontant les aventures de Nailer, Paolo Bacigalupi dresse un constat impitoyable des réalités du capitalisme. Il souligne les conséquences écologiques et humaines de notre société de profits, sans manichéisme. Son portrait de la « misère » telle qu’elle est vécue par Nailer n’est ni pathétique, ni apitoyé. Il sonne authentique, sans être alarmiste. En prenant le risque de justement ne pas céder au profit facile, Nailer espère échapper à sa condition sans renoncer à son humanité et ses principes, même si la tentation est grande de les oublier. C’est un personnage intelligent et imparfait qui s’accomplit au fil de son aventure, en tentant de gagner sa liberté.

Pourquoi avoir ce livre en bibliothèque ?

Paolo Bacigalupi construit des univers. Il a écrit un second livre dans l’univers de Ferrailleurs des mers (Les cités englouties, paru au Diable Vauvert en 2013) mais l’histoire de Nailer tient en ce tome unique. Pas de budget à prévoir à long terme, donc.

C’est un livre qu’on peut recommander facilement à des professeurs. Le sujet peut amener à des débats de fond dans une classe, il soulève des questions qui méritent d’être posées à la fois sur notre société contemporaine et ses perspectives d’avenir, sur les contrastes entre les conditions de vie des pays « en développement » et des pays « riches ». Il ouvre également des portes à des problématiques sur le roman d’intiation, sur le roman d’aventures et sur la science-fiction.

C’est, à mon sens, un livre qui se passe facilement. Il est suffisamment bien écrit pour être un bon support de lecture à voix haute, à condition de bien choisir ses passages et donc de savoir cibler ce qui va être important pour le lecteur potentiel : le personnage de Nailer ? Le contexte futuriste ? Le propos politique ?

Bref, c’est un texte qui peut s’adapter à ses différents lecteurs, qui peut plaire à tout âge et engager des débats très différents. En plus d’être un coup de coeur personnel, je considère que c’est vraiment un roman à avoir dans ses rayons si on cherche un bon one-shot, de qualité, à proposer à ses lecteurs.