Legend de Brian Helgeland (avec Tom Hardy et Emily Browning)

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Sorti en salles françaises le 20 janvier, le film Legend s’appuie sur une histoire vraie. Inspiré de la biographie en deux tomes de John Pearson (Londres dans la nuit : les jumeaux de la violence et Londres dans la nuit : c’est rapé, frangin), le scénario revient sur l’ascension et la déchéance des jumeaux Reggie et Ronnie Kray dans le Londres des années 1960. A eux deux, ils ont été pendant la décennie le visage de la pègre à l’anglaise… Un film qui m’a plu, malgré des longueurs.

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Films de l’été 2013

icône faisons le point Je continue sur ma lancée « fin du mois d’août » pour faire un petit point sur les films que j’ai vu / les livres que j’ai lus durant ces derniers mois. Comme ça fait un moment que je n’ai pas fait d’article sur mes derniers emprunts, changement de médiathèque oblige, j’en profite pour vous parler de ce que j’ai eu l’occasion de voir/lire cet été. Enfin, pas exactement cet été, puisque je vais aussi vous parler de sorties au cinéma qui m’ont marquées mais dont je n’ai pas encore parlé ici… 🙂

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Ca remonte au mois de mars, donc je triche un peu en le plaçant ici, mais j’ai tellement adoré cette comédie romantique parfaitement déjantée que je ne pouvais pas ne pas en parler. Avec David Moreau à la réalisation, Virginie Efira et le génial Pierre Niney ( vous vous êtes déjà rendus compte que j’ai un faible pour ce comédien…) en têtes d’affiche, c’est un coktail inattendu qui vous surprend presque à chaque scène… L’histoire est celle d’une quarantenaire un peu coincée qui rencontre un jeune de 19 ans et décide (tout naturellement…) de faire croire à son patron qu’elle entretient une relation avec lui pour obtenir une promotion dans son magazine de mode. La trame scénaristique part de cette situation assez simple pour défendre dans le même temps un discours social sur le sexisme de notre société (les hommes qui se tapent des nénettes sont des héros, quand les femmes qui sortent avec des petits jeunes sont des cougars, vulgaires et nymphomanes) et sur le fait qu’on puisse se trouver à 20 comme à 40 ans. Quelques scènes épiques, beaucoup d’humour et peu de pudeur inutile dans ce film, avec un discours positif et décomplexant…

https://i0.wp.com/fr.web.img4.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/89/36/20531934.jpgVous n’avez sûrement pas pu manquer la sortie en mai dernier (encore une fois, je triche un peu) du dernier film de Baz Luhrmann, qui reprend à nouveau un grand classique de la littérature anglophone à sa sauce comme il l’avait déjà fait avec Roméo + Juliette. J’ai été surprise de constater à quel point les avis sont mitigés sur ce film… Personnellement, j’ai adoré ! Je suis complètement rentrée dans le fantasme littéraire outrancier, passionné et grandiose de Luhrmann, j’ai trouvé Di Caprio excellent (il y a un film où il ne l’est pas ?), ça m’a fait également très plaisir de retrouver Tobey Maguire sur grand écran. Bref, le baroque de Luhrmann, on accroche ou on n’accroche pas. Moi, j’ai été époustouflée pendant deux heures et demie…

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 Ma dernière sortie en salles à ce jour. Oui, je sais, j’aurais pu faire mieux, mais que voulez-vous, je suis une inconditionnelle de la série de Rick Riordan. L’adaptation était décevante, mais j’ai moins été estomaquée qu’après avoir comparé le premier film au premier livre. L’essentiel de l’histoire est là, mais il est dommage que l’intrigue ait été simplifiée encore une fois. A croire que les scénaristes pensent les enfants trop bêtes pour comprendre les ambiguïtés du livre et les dilemmes auxquels les personnages sont confrontés… Mais non, enfin, si on peut lire toute la série des Percy Jackson à douze ans, on est capable d’en comprendre toute l’intrigue au cinéma, cessez donc de nous abrutir de scènes de combat et laissez de la place à un vrai scénario à la hauteur du livre ! Bref, un film très moyen qui se laisse regarder (ça allait quand même dans l’ensemble, à part une ou deux scènes pathétiques) mais qui prouve une fois de plus combien les scénaristes d’Hollywood se moquent de comprendre l’oeuvre qu’ils adaptent et les raisons pour lesquelles on apprécie l’oeuvre écrite (d’ailleurs, à mon avis, il y a franche inadéquation entre le public pour lequel est fait le film et le public qui lit les livres de Riordan…).

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 Eh oui, le péplum Disney dont on nous a rabaché les oreilles. J’ai passé un bon moment devant ce film. J’appréhendais beaucoup en raison de la verve des critiques presse et spectateurs qui en ont allégrement fait un navet, mais je ne regrette pas d’y avoir jeté un coup d’oeil. On est très loin de Pirates des Caraïbes, ça c’est sûr, et j’ajouterai même qu’il s’adresse à un public beaucoup plus jeune et moins diversifié. Enfin, ça reste un western gentillet et sympathique (Johnny Depp est bon, et ARMIE HAMMER QUOI ! Cet acteur est génial, il n’y a que lui qui peut jouer les imbéciles guindés avec autant de réalisme – oui, je pense à son excellent Prince Charmant dans Blanche-Neige), plutôt pas mal filmé avec un scénario simple mais cohérent qui soulève (très superficiellement, c’est un peu dommage) des questions sur le génocide indien à la portée de son public-cible. Alors OK, c’est loin d’être la petite bombe qu’on nous avait promis, mais ça se laisse regarder très simplement.

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 On continue dans la catégorie « comédies qui n’ont pas fait l’unanimité » avec cette comédie romantique signée Castagnetti qui met en scène Ludivine Sagnier et Nicolas Bedos dans une histoire d’amour racontée a posteriorin dans tout ce qu’elle a de bon et de compliqué. La mise en scène est basique, la trame celle d’une comédie romantique classique, mais ceux et celles qui sont friands du genre apprécieront la rupture de certains stéréotypes qu’on nous sert beaucoup trop dans les comédies américaines (« ils vécurent heureux parce qu’ils étaient faits l’un pour l’autre » => non, désolé, être en couple ça demande du travail, et parfois la passion peut vous faire des choses bêtes et méchantes). Les personnages principaux sont tous les deux aussi détestables l’un que l’autre (la fille anxieuse et hystérique complètement lunatique et le playboy qui ne pense qu’à baiser tout ce qui bouge) et ils font un binôme inattendu et intéressant à l’écran. Ca passe plutôt bien !

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Je termine sur les films de cet été avec cette comédie romantique (quoi, encore ? Il fait beau, tout ça, ça passe bien avec le soleil) complètement déjantée et sans complexes ni tabous (ce qui est assez rare dans la production hollywoodienne) qui met en scène une famille……. Compliquée, mais surtout franchement folle. Le petit dernier des frères et soeurs, Alejandro (Ben Barnes, tu m’avais manqué !), prépare son mariage. C’est l’occasion de réunir ses parents divorcés qui ne se sont pas adressés la parole depuis dix ans, ses beau-parents racistes et magouilleurs, son frère puceau à 29 ans et sa soeur qui n’a pas sa langue dans sa poche autour d’une même table. A ce panel de personnalités horripilantes s’ajoutent sa mère et sa soeur biologiques cette fois (il a été adopté), colombiennes et catholiques ferventes, conservatrices. A l’idée qu’elles découvrent qu’il a été élevé par des parents adoptifs athées et divorcés, il panique et demande à ses parents de faire comme s’ils étaient encore mariés le temps du mariage. Le film est une succession de situations embarassantes et de scènes qui vous donnent envie de hurler « WTF ?! », et qui vous feront parfois pleurer de rire… En tout cas, ça donne envie de se marier (ou pas).

 

Voilà, c’est tout pour les films. Un peu de tout et n’importe quoi, mais je crois que ça se voit que je n’avais absolument pas envie de me prendre la tête cet été. Personnellement, ma recette détente est un mélange entre comédies romantiques et films d’actions aux décors sympa, donc pas vraiment du lourd, mais de quoi passer un bon moment sans réfléchir de trop. J’ai encore pas mal de films qui s’annoncent bons à voir, que je me garde sous le coude pour le mois de septembre ou les mois d’hiver : Insaisissables, Dead man down, Trance, Total Recall, Broken City, Only God forgives, Cloud Atlas et surtout Django que je n’ai toujours pas vu. Du lourd dans ma wishlist…

Comme des frères : parmi les films de 2012 qu’il ne faut pas manquer

Salut à tous !

Alors voilà, un petit article pour aborder un sujet que je n’ai pas traité depuis looooongtemps : parlons cinéma !

Oui, j’admets, ce n’est pas la catégorie dans laquelle je suis la plus à l’aise, ne serait-ce que parce que je n’ai pas grand chose d’une cinéphile, mais parfois, il y a des films comme ça qu’on a tellement aimé qu’on aimerait que le monde entier les regarde !

Eh bien, j’ai été voir il y a un peu plus d’une semaine ce film merveilleux signé Hugo Gélin qui s’intitule Comme des frères. Les têtes d’affiche : François-Xavier Demaison, Pierre Niney (de la Comédie Française), le merveilleuxmagnifiquegénialissime Nicolas Duvauchelle et Mélanie Thierry. Cet article, donc, pour vous prouver que c’est un film à ne pas manquer, et à apprécier sans modération !!

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L’histoire de Comme des frères, c’est celle de trois hommes très différents qui décident d’honorer le dernier souhait de leur amie commune décédée, Charlie, en entreprenant à trois un voyage qu’elle avait souhaité qu’ils fassent tous les quatre. Ils ne s’apprécient pas plus que ça, se connaissent superficiellement, et sans Charlie, ils ont l’impression que plus rien ne les lie. Pourtant, ce voyage sera l’occasion pour eux de surmonter son décès ensemble, comme des frères.

Avec Camille redouble, je classe ce film parmi mes coups de coeur de l’année 2012 (même si quelques chefs d’oeuvre restent encore à sortir…….. Comme le Hobbit par exemple !!!). C’est merveilleux comme ces films qui semblent si tristes et déprimants peuvent s’avérer être de véritables sources de bonheur…

Comme des frères, c’est l’histoire d’hommes qui apprennent à se connaître et à s’apprécier malgré leur détresse, leurs différences et leurs rivalités. C’est l’histoire de comment on survit à la mort de quelqu’un qu’on aime, et comment on fait pour se débrouiller sans elle (Charlie leur lance ironiquement au début du film « Vous êtes un petit peu perdus sans moi », ça résume assez bien leur état d’esprit au moment de sa mort). C’est l’histoire de comment la vie peut continuer, comment on avance en acceptant l’absence de cette personne.

Jusque là, tout ça ne vous paraît pas très joyeux, mais rassurez-vous, ce n’est pas un film à mouchoirs (bon ok, un peu, mais pas trop), et on rit autant qu’on pleure d’une scène à l’autre.

Alors, pourquoi ce film est-il si génial ?

D’abord et surtout pour son casting formidable. Le trio a une excellente alchimie, ils se complètent et s’appuient les uns sur les autres avec beaucoup de naturel. Ai-je vraiment besoin de préciser à quel point ils jouent tous aussi bien les uns que les autres ? Ce en incluant Mélanie Thierry, dont l’interprétation de la jeune femme condamnée est parfaitement juste… Avec quand même, ok, j’avoue, une mention spéciale pour mes deux favoris, Nicolas Duvauchelle qui est absolument parfait, et Pierre Niney que décidément, j’adore.

Le scénario du film se tient tout à fait. Il alterne avec beaucoup de finesse les moments de répit et les passages dynamiques, les moments de tristesse ou de douleur avec la bonne dose d’humour dans la scène suivante. Les souvenirs des personnages sont racontés rétrospectivement, depuis le jour de l’enterrement jusqu’au jour où Charlie les a présentés les uns aux autres, ce qui permet au spectateur de mieux connaître les personnages au fur et à mesure que eux apprennent à s’apprécier. Idem avec Charlie, qui apparaît à mesure que tous les trois se replongent dans leurs souvenirs tout le long du voyage. Il est d’ailleurs assez étrange, et plutôt bien fait, qu’on ne se rende compte d’à quel point elle était importante pour eux qu’à mesure qu’ils se remettent de leur perte. Bref, on les aime, on les comprend, sans pitié et sans pathos excessif (d’ailleurs on ne sait à aucun moment de quoi Charlie est morte !).

Et comment, comment parler de ce film magnifique sans mentionner sa merveilleuse bande originale ? Signée Revolver (s’il vous plaît !), elle apporte à l’ambiance tendre mais triste du scénario une dimension encore plus sensible. L’univers musical de Revolver se prête parfaitement à son atmosphère, sans parler du choix des chansons dont les paroles sont parfois plus qu’adaptées (Parallel Lives, haha). Quand je suis sortie, je n’ai pas pu résister à me repasser en boucle leur merveilleux dernier album Let Go (et puis le premier aussi, tant qu’on y est !).

Les très belles images des décors de campagne, de grands espaces vides subliment le message du film, et tout ça dans un coktail d’émotions contradictoires pour nous dire que finalement, la vie continue, même si on a le droit d’en pleurer autant qu’on veut.

Alors pourquoi aller voir Comme des frères ? Parce que c’est un film sensible et tendre, drôle et triste, profondément touchant sans drame ou larmoiements excessifs dont on ressort avec de l’espoir et une certaine paix intérieure.

Pour ma part, c’est le genre de film qui fait beaucoup de bien car il permet de faire la paix avec soi-même le temps de deux heures, et peut-être même d’apaiser de vieilles blessures encore douloureuses.

I drive.

Hey everyone ! 

Ayant été au cinéma hier soir, j’ai pu voir un des films qui a fait le plus se pâmer les critiques ciné depuis sa projection à Cannes : Drive.

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Ce film, comme vous le voyez, a obtenu le prix de la mise en scène à Cannes.

Voici comment on pourrait le résumer :

Un jeune homme parcourt L.A. dans sa voiture, en faisant le chauffeur pour des braqueurs de banque. Sa règle : « donnez moi un lieu, une heure, je vous laisse cinq minutes. Quoiqu’il se passe dans le laps de ces cinq minutes, je suis avec vous. Si vous dépassez les 5 minutes, vous vous débrouillez ». Et avec lui, pas de contretemps. Cascadeur à mi-temps pour des films d’action, employé d’un garage le jour, il a le contrôle sur son volant. Mais que se passe-t-il quand un sociopathe se retrouve embarqué dans une histoire de famille avec une femme, un gamin adorables et un mari ex-taulard qui ne sait plus quoi faire pour échapper à son passé ? 

Typiquement, ce n’est pas un film de divertissement. Enfin, pas dans le sens où je l’entends. C’est un film qui s’apprécie par son aspect original et sensible.

La réalisation est fine, l’esthétique très cohérente. L’atmosphère que crée le réalisateur est unique, entre les passages très violents et noirs, et ceux presque psychologiques dans lesquels on ne cherche qu’à faire passer les émotions des personnages.

Les émotions des personnages, justement parlons-en. N’allez pas voir ce film pour aller voir un film d’action plein de scènes de combat (ou de conduite en l’occurence) bourrées de testostérone. Certains ont été déçus même par ce manque de testostérone bête et méchant (bon j’avoue moi aussi j’ai été prise au dépourvu)… Pourtant, c’est bien un film d’action : la trame est celle d’un thriller, et les réalisateurs se sont bien fait plaisir sur certains passages gores. Mais ce qui fait la différence entre un film d’action linéaire bateau et ce film-là, c’est que les scénaristes et le réalisateur font la part belle aux personnages. Ce ne sont pas des stéréotypes sur pattes qu’on mène à la baguette, ce sont des portraits hauts en couleur et riches en émotions. Evidemment, ces personnages ne seraient rien sans les acteurs qui les incarnent. Ryan Gosling est plus que convaincant en sociopathe aussi expressif que le marbre ; quant à Carey Mulligan, elle est très mignonne et son rôle lui va comme un gant.

Le scénario laissera certains de marbre, en leur faisant simplement dire « c’est bizarre »… C’est vrai, ce n’est pas une trame en ligne droite et rebondissements chronologiques. Le scénario est fait de façon à mettre en valeur non le déroulement des actions, mais l’évolution des personnages. Les plans s’enchaînent parfois chronologiquement et parfois non, de façon à laisser les émotions imprégner les spectateurs. Certes, certains partis-pris scénaristiques sortent carrément de l’ordinaire, mais ils se tiennent et sont cohérents avec l’ensemble de la mise en scène. Et puis, ce sont les partis-pris et les prises de risques qui rendent un film remarquable, avec une vraie patte de réalisation, quand ils sont menés jusqu’au bout. A mon sens, ceux de ce film contribuent largement à tisser autour des personnages cette atmosphère aussi unique, originale.

Ma seule réserve sera à l’égard des quelques scènes gores. La violence et la brutalité font bien partie des sentiments exprimés par le film, néanmoins l’introduction de trop de détails sanglants dans le champ (surtout aux moments où on ne s’y attend pas) fait toute la différence entre le choc émotionnel du spectateur admiratif et le mouvement de recul du spectateur dégoûté. C’est vrai qu’ils font partie du style du réalisateur…

C’est vraiment un film à voir, magnifiquement filmé, réalisé… et puis cette bande-son ! En elle-même déjà excellente, et ce d’autant plus qu’elle est en adéquation avec l’ambiance générale du film, qu’elle participe pleinement à approfondir le décor de l’action.

Sur le coup, les scènes sanglantes m’avaient un peu mis l’estomac à l’envers (je suis une petite nature, que voulez-vous…), mais avec 24h de recul, je ne regrette pas du tout d’y avoir été, et je vous conseille de tenter l’expérience vous même ! Pour apprécier ce film, je pense qu’il faut simplement se laisser surprendre par les procédés utilisés et se laisser submerger par les émotions qui sont transmises au spectateur. Attention, vous en sortirez sous le choc : on est totalement soumis aux images et à l’ambiance émotionnelle qui y règne.

Les yeux de sa mère en avant-première

Cette semaine mon article porte sur un film qui va sortir le 23 mars. Alors, vous allez me demander comment je peux vous parler d’un film qui n’est même pas encore sorti en salle… Eh bien, il se trouve que j’ai eu la chance de pouvoir aller à l’avant-première qui a eu lieu aux Champs Elysées la semaine dernière. Bon, passé le premier coup de stress du retard (certains mélis ont pu assister à mon vol plané contre le poteau dans ma course effrénée après le bus… Oui, c’était la dernière fois que je lui courais après en talons…) et du « oulalaaaaah mais on s’habille comment pour une avant-première aux Champs Elysées >_<« , j’ai quand même fini par arriver à bon port entière, et j’ai pu profiter de la soirée.

Au début, on est un peu intimidé par l’ambiance, mais comme ce n’est pas non plus un cocktail, ce n’est pas la mer à boire, et puis bon, le champagne c’est très bon, mais il y a bien un moment où il faut aussi aller voir le film ! Alors nous voilà assis dans la salle, et le producteur débarque avec un micro et qui nous présente les membres de l’équipe venus présenter le film : lui-même, son assistant, le réalisateur, un acteur, rien que ça !

Je n’avais aucune idée de ce dont parlait le film : je n’avais lu aucun article, vu aucune bande-annonce… je savais juste que Catherine Deneuve était la tête d’affiche. J’ai donc découvert intégralement l’histoire au fur et à mesure, et je vais tâcher de vous faire un résumé sans vous dévoiler trop de l’intrigue, je pense que le film en lui-même s’apprécie mieux avec la surprise.

Un écrivain à scandales qui a pour habitude de s’attaquer aux célébrités a choisi sa nouvelle cible : Léna Weber,présentatrice télé depuis 15 ans… extrêmement connue et populaire, au moins autant que sa fille Maria, danseuse étoile. Mathieu, l’écrivain, se penche donc sur la vie de ces deux femmes, sur leur relation quelque peu problématique, en quête de secrets scandaleux à découvrir… et à dénoncer. Il se rapproche donc de l’une, puis de l’autre, qu’il avait déjà rencontrée auparavant, avec la ferme volonté de faire émerger ce qu’on tente désespérément de se cacher dans cette étrange famille.

Bon, allez je suis gentille je vous mets la bande annonce, ne serait-ce que pour que vous puissiez entendre la musique (qui est juste divine) :

Pour commencer, je ne sais même pas s’il y a un mot pour décrire ce que ça m’a fait de voir ce film. J’ai été émue,ou plutôt complètement subjuguée par l’histoire – non, les histoires de tous ces personnages qui sont attachants (ou détestables, au choix), authentiques et vivants. L’histoire elle-même est authentique… en fait, peu de choses dans ce film le feraient passer pour une histoire artificielle. Le film est humble et filmé de façon très pudique, ce qui est extrêmement intéressant puisque c’est une histoire de famille, donc très intime. Ce n’est pas un film triste, c’est le principal commentaire que les médias font au réalisateur Thierry Klifa : c’est vrai, ce n’est pas triste, c’est profondément touchant (oui j’ai pleuré, j’avoue), sans pathos et sans mélo. Sauf peut-être la toute première scène, mais le registre est totalement abandonné par la suite. Mon père a souligné une certaine « finesse de réalisation », et je suis tout à fait d’accord : c’est fin, c’est vraiment très bien filmé, et le montage est très intéressant. Il y a notamment une scène en triptyque dans laquelle on voit les trois membres de la famille, chacun menant son propre combat, et les images se succèdent et s’enchaînent sans accroc en se focalisant tour à tour sur les uns et sur les autres. Et puis la musique, ah la musique c’est une pure merveille…

D’une manière générale, le spectateur appréciera la montée en puissance du film : l’histoire comme les personnages apparaissent sous des angles différents à chaque nouvelle scène, et on s’attend toujours à apprendre quelque chose de nouveau sur l’un des personnages, à découvrir de nouvelles facettes de leur personnalité, à se faire surprendre par un nouveau tournant de l’histoire.

Parlons un peu du casting, maintenant. Que dire ? On ne présente plus Catherine Deneuve, on ne présente plus non plus son talent. Elle a un rôle qui lui correspond assez bien, et elle le joue à la perfection. L’acteur principal, celui qui joue le personnage de Mathieu (l’écrivain), s’appelle Nicolas Duvauchelle, il n’est pas non plus à son premier rôle au cinéma, mais ce n’est pas une aussi grande personnalité que Catherine Deneuve (vous me direz, en même temps, difficile… ) ; il est néanmoins parfait dans son rôle (et il est BEAAAAAU ! hum pardon).Géraldine Pailhas (rôle de Maria), même profil, tout aussi talentueuse. En fait, même les rôles secondaires sont assurés avec talent et naturel (quand même, Marina Fois, Marisa Paredes qui a beaucoup joué avec Almodovar, Gilles Cohen…).

Bon je n’ai pas encore parlé de la découverte de ce casting, à savoir Jean-Baptiste Lafarge. Comment dire… Pour une découverte, c’est une découverte… Ce rôle est parfait pour lui, et il est juste… Waow. Il y a une scène, la scène où le personnage qu’il joue chante pour sa mère. Oui, bon,  vous l’aurez compris, c’est là que je me suis mise à pleurer comme une madeleine. Ou presque. Bref,disons que sa participation au film met très bien son jeu en valeur.

Après la projection, Thierry Klifa et Jean-Baptiste Lafarge ainsi que le producteur sont revenus dans la salle pour répondre aux questions des spectateurs. Ils ont souligné dans leurs remarques un certain parallèle avec Almodovar (mais modéré, selon Thierry Klifa, par le fait que ses personnages sont des gens qu’on croise au quotidien et non des extravagants), et une certaine façon de filmer qui s’attachait beaucoup aux acteurs, à leur façon de jouer. Klifa lui-même a parlé de « famille d’acteurs », et il a souligné à quel point c’était valorisant pour un nouvel acteur de se retrouver intégré à cette famille (eh oui, c’est le premier rôle au cinéma de Jean-Baptiste Lafarge !) et de se retrouver, en tant que réalisateur, à révéler au monde un nouveau talent. C’est vrai que de l’extérieur, l’impression qui s’est dégagé de l’entretien, c’était ce côté familial : famille dans le film, famille d’acteurs, famille sur le tournage…

Voilà, je vous recommande plus que vivement d’aller voir ce film à sa sortie. Sur grand écran, avec les scènes de chorégraphies et la musique, ça vous plonge vraiment dans une ambiance… J’ai été bluffée et hypnotisée. Oui, j’ai pleuré, et oui j’en ai rêvé la nuit… En tout cas, je retournerai sans doute le voir et une chose est sûre : dès la sortie du DVD, je l’achète !

 

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