I hunt killers de Barry Lyga

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Thriller palpitant et terrifiant, I hunt killers est le premier tome d’une trilogie signée Barry Lyga, publiée par les éditions du Masque dans la collection MsK entre 2012 et 2015. Un petit mot donc pour vous parler de cette sombre histoire de profilers dont le ton et l’ambiance ne sont pas sans évoquer des épisodes glaçants de la série Esprits Criminels

L’histoire, c’est celle de Jazz, 16 ans, fils d’un tueur en série psychopathe arrêté par les autorités après un nombre impressionnants de meurtres sadiques. Jazz était gamin à l’époque, et son père n’a pas manqué de l’initier à ses passe-temps sanguinaires… Au moment où démarre le roman, Jazz tente tant bien que mal de lutter contre la part d’ombre en lui, quand un nouveau cadavre apparaît dans sa petite ville. Un cadavre, puis un deuxième… Intrigué et tout désigné comme le coupable idéal, Jazz décide de mener sa propre enquête pour prouver son innocence et tenter de chasser les démons qui le hantent encore…

L’intrigue a quelque chose de glaçant et de fascinant à la fois. Elle est bien ficelée et Barry Lyga maintient le suspense sans interruption, nous menant de fausse piste en fausse piste tandis que Jazz se démène pour trouver l’assassin. Le doute est permanent, tant sur l’identité du tueur que sur la capacité de Jazz à faire face à ses pulsions dont on ignore si elles sont seulement les traces d’un traumatisme ou celles d’un goût pour le meurtre hérité du paternel. L’ambivalence des personnages est d’ailleurs un point fort du roman : Jazz est à la fois déterminé à braver son ennui et ses pulsions en se rendant utile à la police, mais son cynisme, son détachement et sa fascination dérangeante pour les meurtres installe une sorte de malaise chez le lecteur… Force est de nous demander : y a-t-il un psychopathe qui sommeille en lui ?

Les personnages secondaires sont très réussis : des deux acolytes de Jazz (sa petite copine au caractère bien trempé et son ami geek, maladif, maladroit) jusqu’à la grand-mère complètement folle, ils mettent toutes nos certitudes en doute en montrant Jazz sous des jours très différents… Chaque personnage a son utilité dans l’histoire… Et je ne parle pas du père de Jazz. Il est à la fois absent de l’action et mentionné en permanence. On ne l’a pas vu qu’on a déjà une peur terrible de ce monstre impitoyable…

Le politiquement correct et le manichéen, ce n’est pas la tasse de thé de Barry Lyga, qui prend un malin plaisir à nous manipuler et à distiller notre malaise… Impossible de lâcher ce roman, surtout dans les moments les plus effrayants, et impossible de ne pas se précipiter sur la suite !!

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